DAF : analyse et reporting ne font pas bon ménage pour l’avenir.

“Le reporting et la présentation des rapports représentent jusqu'à 55 % du temps de travail des contrôleurs de gestion en Europe”

Des habitudes poussiéreuses ?

“Je ne fais pas du contrôle de gestion pour les chiffres, je fais du contrôle de gestion pour savoir ce que je peux gagner, ou faire mieux »  Voilà ce que précise le DG d’une grande entreprise française dans l'enquête qualitative menée en 2018 par l’ESSEC intitulée “ L’impact de la digitalisation sur le rôle du contrôleur de gestion “

Et pourtant, malgré une baisse de 10 % en deux ans du temps consacré par les professionnels au plan, au budget et à la production de reporting*, cette partie du métier reste extrêmement chronophage. Le reporting et la presentation des rapports représentent jusqu'à 55 % du temps de travail des contrôleurs de gestion européens !

Exercice rébarbatif mais imposé, car pour un rapport que l’on supprime, combien de nouvelles demandes ? 

Passer du contrôle de gestion au management de la performance

Les fonctions financières voit symptômatiquement leurs noms changer : les comptables deviennent des « Business Process Analyst » et les contrôleurs de gestion se transforment en «Business Analyst ». L’accent est mis sur la capacité à analyser et synthétiser au plus près des chiffres, soutenu par les nouvelles technologies. Contrôle de gestion, planification et budgétisation : ces missions des services financiers se transforment.

L’ exercice du rolling forecast par exemple dans les grands groupes, plus exigeant qu’un traditionnel budget, peut rendre le rythme de rendu et la productivité plus tendus puisque généralement l’effectif des ressources reste le même. On peut pourtant faciliter ces nouveaux process par de bons outils d'accès aux données, et la possibilité de se libérer des questions simples posées par les business units. 

Contrôleur de gestion augmenté : l’apport de l’IA 

Car oui, continuer de fournir des chiffres sur la performance, souvent dans des délais très courts et ce malgré des outils de reporting fait pour rendre les utilisateurs business plus autonomes, c’est frustrant pour des contrôleurs dont on attend des analyses ou une vision perpétuellement renouvellées dans le cadre du rolling forecast notamment…

Et dont la valeur n’est pas dans la ”simple” restitution des chiffres, car de plus en plus de profils recrutés sont des experts formés en data. 

Thibault Bonneton, Directeur Planification Financière, Controlling, Transformation et Gouvernance chez Orange Espagne, l’a bien compris. Depuis l’année dernière, un data-assistant vient soulager les équipes de gestion.

Les flux de questions sans valeur ajouté adressées aux équipes Contrôle de gestions ont été redirigées vers Thi-Bot, un “contrôleur junior” disponible 24/24. Sur des demandes métiers standards comme l’EBITDA du mois, la décomposition des revenus par date, year to date, ou sur l’évolution du revenu moyen par user (ARPU), etc… La Direction Finance Orange Espagne a choisi d’utiliser la technologie NLP de askR.ai pour comprendre les questions et générer les réponses.  

Ce projet mené par Orange s’inscrit dans la volonté d’augmenter la Business Intelligence, une des tendances détectée par Les Echos Business qui vont impacter la direction financière d’ici 2023*. L’Observatoire international du manager de la performance, avec la DFCG, a classé ces tendances selon le pourcentage de réponse :

  •  la business intelligence avancée - 53 %

  • la data visualisation - 47 %

  • « RPA » ou « Robotic Process Automation » - 41 %

  • IA  - 2 %

En somme, malgré des efforts pour diminuer le temps consacré à des tâches chronophages, les missions des contrôleurs de gestion ne se renouvellent pas encore vraiment. Pourtant, de nouveaux profils plus orientés data et de meilleurs outils d’accès aux données transforment petit à petit les DAF et le contrôle de gestion. Le contrôleur de gestion sera augmenté ou ne sera plus!